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Voici mon crachat.

Il vient de toutes les larmes
Qui ne sont jamais sorties
Celles qui ne rouleront jamais sur mes joues
Celles qui ne libèreront jamais.
Elles sont restées dans ma gorge
Bien callées dans un noeud.

Il vient des reflux acides de mon ventre
La lave réveillée par la hargne
La soif de violence en ébullition
L'arme liquide destructrice
Qui érupte dans ma gorge
Et y reste, par peur de blesser quelqu'un.

Il vient de la salive éternelle
Celle de la faim
Celle du désir de posséder
Ce qu'on martelle comme étant salvateur
Bave moussante, écumante
Comme une limace enragée.

Quand on le regarde mon crachat, parterre, inanimé, répandu, on recontre son dégout.
Le mien, et le notre...

Mais on ne voit que le notre.


Ecrit le 26 avril 2004


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